La politique monétaire de la Réserve Fédérale aura un impact déterminant sur les marchés financiers en 2023. Le mandat de la banque centrale américaine est double : une inflation proche de 2% par an et un niveau d’emploi « optimal ». L’inflation est en baisse, mais toujours nettement supérieure à l’objectif. Quant au marché de l’emploi, il ne montre pas de signe de détérioration et le taux de chômage est peu élevé. En conséquence, nous ne voyons pas pourquoi la Réserve Fédérale assouplirait sa politique monétaire. Elle montera probablement ses taux directeurs lors des deux prochaines réunions, avant de faire une pause de plusieurs mois.
Pour les actions, les taux à long terme sont un élément déterminant de la valorisation. On l’a vu en 2022, avec un impact particulièrement négatif sur les valeurs de croissance. Pour 2023, il nous semble que les taux peuvent encore augmenter, mais plus beaucoup. A long terme, on constate un lien assez fort entre le rendement des obligations à 10 ans du trésor américain et la croissance nominale de produit intérieur brut. Cette croissance est en moyenne de 4.3% depuis l’an 2000. Si l’inflation diminue rapidement, ce pourcentage pourrait devenir un niveau réaliste pour le taux à 10 ans. Dans ce cas, les actions ne devraient plus souffrir de la hausse des taux, et les actions de croissance ne devraient plus sous-performer.
Cependant, il nous semble que les prévisions bénéficiaires des analystes sont un peu optimistes pour 2023 et 2024, alors que les valorisations des grands indices boursiers ne sont pas particulièrement basses. Une révision des bénéfices à la baisse, dans un contexte où la Réserve Fédérale maintient ses taux à un niveau élevé, pourrait causer une nouvelle période de faiblesse sur les marchés boursiers.
Les obligations d’entreprises de bonne qualité (« investment grade ») et à plus haut risque crédit (« high yield ») émises en euro proposent actuellement des rendements qui nous semblent attractifs. En conséquence, la période actuelle est favorable pour constituer des portefeuilles « équilibrés » en actions et obligations.
Nous pensons que l’or est un complément intéressant pour des portefeuilles diversifiés. La hausse des taux que l’on a connue en 2022 a eu un impact négatif sur l’or. En admettant que cette hausse ne se reproduise pas en 2023, l’or pourrait être intéressant comme couverture contre l’inflation et le risque géopolitique.